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CARPE DIEM
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26 février 2005

En attendant que tout soit prêt,...un peu de poésie !

Voici " Le Lac" de Lamartine, un poète que j'apprécie énormément. Enjoy it !


  Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages,
   Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
   Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges
   Jeter l'ancre un seul jour ?

   O lac! l'année à peine a fini sa carrière,
   Et près des flots chéris qu'elle devait revoir,
   Regarde! je viens seul m'asseoir sur cette pierre
   Où tu la vis s'asseoir!

   Tu mugissais ainsi sous ces roches profondes ;
   Ainsi tu te brisais sur leurs flancs déchirés ;
   Ainsi le vent jetait l'écume de tes ondes
   Sur ses pieds adorés.

   Un soir, t'en souvient- il ? nous voguions en silence,
   On n'entendait au loin, sur l'onde et sous les cieux,
   Que le bruit des rameurs qui frappaient en cadence
   Tes flots harmonieux.

   Tout à coup des accents inconnus à la terre
   Du rivage charmé frappèrent les échos ;
   Le flot fut attentif, et la voix qui m'est chère
   Laissa tomber ces mots :

   " O temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices
   Suspendez votre cours !
   Laissez-nous savourer les rapides délices
   Des plus beaux de nos jours !

   " Assez de malheureux ici-bas vous implorent :
   Coulez, coulez pour eux ;
   Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent ;
   Oubliez les heureux.

   " Mais je demande en vain quelques moments encor
   Le temps m'échappe et fuit ;
   Je dis à cette nuit : " Sois plus lente "; et l'aurore
   Va dissiper la nuit.

   " Aimons donc, aimons donc ! de l'heure fugitive,
   Hâtons-nous, jouissons !
   L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive
   Il coule, et nous passons ! "

   Temps jaloux, se peut-il que ces moments d'ivresse.,
   Où l'amour à longs flots nous verse le bonheur,
   S'envolent loin de nous de la même vitesse
   Que les jours de malheur ?

   Hé quoi ! n'en pourrons-nous fixer au moins la trace ?
   Quoi ? passés pour jamais ? quoi! tout entiers perdus ?
   Ce temps qui les donna, ce temps qui les efface,
   Ne nous les rendra plus ?

   Éternité, néant, passé, sombres abîmes,
   Que faites-vous des jours que vous engloutissez ?
   Parlez : nous rendrez-vous ces extases sublimes
   Que vous nous ravissez?

   O lac! rochers muets ! grottes! forêt obscure !
   Vous que le temps épargne ou qu'il peut rajeunir,
   Gardez de cette nuit, gardez, belle nature,
   Au moins le souvenir !

   Qu'il soit dans ton repos, qu'il soit dans tes orages,
   Beau lac, et dans l'aspect de tes riants coteaux,
   Et dans ces noirs sapins, et dans ces rocs sauvages
   Qui pendent sur tes eaux !

   Qu'il soit dans le zéphyr qui frémit et qui passe,
   Dans les bruits de tes bords par tes bords répétés,
   Dans l'astre au front d'argent qui blanchit ta surface
   De ses molles clartés!

   Que le vent qui gémit le roseau qui soupire
   Que les parfums légers de ton air embaumé,
   Que tout ce qu'on entend, l'on voit ou l'on respire,
    T
out dise : " Ils ont aimé ! "

 

 
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Commentaires
Y
si tu changeait cette couleur morbide ça aurait été mieux !! mais bon courage quand même !!
CARPE DIEM
  • "Je m'en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément...Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu." H.D.THOREAU
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