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CARPE DIEM
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22 avril 2005

Cinéma, cinéma (By Yassine ZIZI)

   

Ceci est un billet signé Yassine ZIZI. Il vient tout juste de le publier sur son blog qui mérite d'être visité.

"Aujourd’hui, on va voir ce qui nous différencie de Hollywood… Pas grand-chose, à mon avis.

Jeune réalisateur : J’ai un scénario de tonnerre. Je sais que ça marchera et qu’il y aura des millions d’entrées…

Producteur : On va voir, donne ce que tu as.

Jeune réalisateur : Voilà : Hamza est un braqueur de banque qui vient de purger une peine de 10 ans. Son dernier coup n’a pas marché parce qu’un de ses complices l’a trahi. On le retrouve à la sortie de la prison, mais pendant son séjour en taule, il a pensé à un plan d’enfer : braquer une banque à Derb Omar aux heures de pointe et filer avec 3 milliards de dirhams pour vivre aux Bahamas. J’allais oublier, Hamza est fou dingue de Choumicha. Le coup qu’il veut faire est pour elle. Réussir le casse du siècle et partir avec sa dulcinée. Il fait appel à un Australien spécialisé dans les coffres-forts, un Américain champion du monde pour tout ce qui est neutralisation des systèmes d’alarme et un Finlandais ancien champion du monde de Rallyes automobile.

Producteur : Continue…

Jeune réalisateur : Les quatre malfrats sont dans un restaurant. Ils mangent des entrecôtes à la crème et boivent du champagne. Le coup est pour le lendemain et ils règlent les derniers détails. Choumicha les rejoint et ils changent de sujet car pour elle, Hamza n’est plus dans le circuit. La soirée se termine dans une boîte de nuit et on retrouve les quatre complices le lendemain à 11h13 devant la banque. Hamza, Aston l’Australien et Jimmy l’Américain pénètrent à l’intérieur tandis que Ari Mtarnen attend dans la voiture le moteur au ralenti. Le hold-up réussit, mais au moment où Hamza, Aston et Jimmy sont en train de jeter le butin dans le coffre, une voiture des GUS se pointe. Commence alors une course poursuite de folie. Blues Brothers, Bullit et Matrix réunis. Voitures de police et motards débarquent de partout, les rues de Casablanca deviennent le théâtre d’une casse mémorable. Des fourgonnettes qui font 10 tonneaux, des motos qui sautent au dessus des voitures bloquées aux feux rouges, d’autres voitures qui se tamponnent ou qui se retrouvent dans des magasins aux vitrines fracassées, des réservoirs qui explosent … bref, au total, plus de 130 véhicules bons pour la ferraille, mais dans tout ça, Hamza réussira à s’enfuir à bord de la Porsche Cayenne qui, entre temps, aura percuté plein de voitures. Quatre mois plus tard, on retrouvera tout le groupe aux Bahamas. Choumicha est là aussi mais Hamza vient de remarquer qu’une banque située dans une large avenue de Nassau n’est pas bien surveillée. Il…

Producteur : Génial ! Absolument époustouflant…, il faut juste régler quelques détails.

Jeune réalisateur : Bien sûr, c’est vous le patron…

Producteur : L’idée de la sortie de prison me plaît bien. Tous les acteurs marocains l’ont jouée au moins une fois dans leur vie et donc, un minimum de prises. La banque, c’est moins évident. Pourquoi pas une agence immobilière ou carrément un épicier. Hamza sort de prison et il va braquer une épicerie pour combler sa bien-aimée. Reste que Choumicha est un peu chère et à mon avis on prendra quelqu’un d’autre. Ma nièce fera l’affaire. Elle est belle et elle jouera gratos pour moi.

Jeune réalisateur : Pas grave… Tant qu’on aura la course poursuite et les 130 voitures…

Producteur : Là aussi il y a comme qui dirait un petit problème. Pas la peine d’un Américain ou d’un Finlandais. Hamza prépare le coup avec son ami d’enfance et on ne les verra jamais au resto. Tu as déjà vu passer une entrecôte dans le cinéma Marocain ? Pour le même prix, t’as un figurant pour deux jours. Donc on retrouve Hamza et son complice dans un café autour d’un thé ou, ne soyons pas pingres, au bord de la plage en train de boire un litre de rouge. Pour la course poursuite, voilà ce que je propose : Hamza et son ami font le coup, ils sont ensuite poursuivis à pieds par une dizaine d’habitants du quartier. On pourra courir pendant deux jours dans les rues de Casa sans gêner personne et sans casser une seule vitrine, n’est-ce pas ?

Jeune réalisateur : J’ai une autre idée : Hamza sort de prison et se dirige vers une banque. Dans sa main, il tient tlatine rial dial l’hercha et il reste planté devant la porte pendant 20 minutes, le temps que le spectateur comprenne qu’il aimerait bien la braquer. Mais une sirène de police au loin nous fait comprendre que le coup n’est pas possible et on retrouve Hamza chez lui à la campagne en train d’essayer de cultiver une terre rendue aride par la sécheresse. Il veut épouser Aicha la voisine, mais galère, galère pour que le père accepte de donner la main de sa fille.

Producteur : Darori la Hercha?

Jeune réalisateur : On fera croire que c’est ramadan."

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  • "Je m'en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément...Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu." H.D.THOREAU
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