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CARPE DIEM
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30 avril 2005

Cas de conscience

    conscienceLes journalistes ont-ils tous les droits ( ou presque)? C'est une question que je me pose souvent ces temps-çi et vous allez comprendre pourquoi.
Il y a quelques temps, j'ai choisi de faire un reportage radio (Pour mon expo de français) sur les maisons de correction pour parler un peu de la formation que reçoivent les jeunes détenus en vue de leur réinsertion dans la société.
L'idée me paraissait intéressante: savoir quelle formation est donnée, et le plus important, cette formation leur permet-elle vraiment de recommencer une nouvelle vie une fois dehors? En plus, je m'intéresse beaucoup à ce qui se passe dans l'univers carcéral, ce qui tombait bien.
Donc je prends rendez-vous avec le directeur de la maison de correction qui accepte sans problème.
Le jour J, je vais sur place et j'entre dans le centre. (Petite précision, le centre est un bâtiment qui se trouve dans une cour derrière la maison de correction, je ne suis donc pas allée du côté des cellules.).
Alors, j'entre et je discute avec les jeunes détenus. Ils me parlent de la formation, de ce qu'ils projettent de faire après leur sortie, de ce que ça leur a apporté,...
A la fin, j'étais assez contente. J'avais toutes les infos que je voulais et ça c'était très bien passé.
Mais à peine sortie, sur le chemin du retour, je me suis sentie très très mal. Je pensais à tous ce que j'avais vu, à tous ces jeunes qui étaient restés enfermés alors que moi j'étais libre. Et là, je me suis demandée de quel droit j'avais pénétré dans leurs vies pour en sortir aussitôt? De quel droit étais-je venue leur poser des questions sur le malheur dans lequel il vivent?
Je me suis alors demandée si j'en avais le droit. On nous répéte à longueur de journée qu'un journaliste est un témoin, qu'il est le porte-voix de la société. Et de là, une partie de sa mission est de parler des gens qu'on marginalise, des gens qui ont besoin qu'on parle d'eux pour pas qu'on les oublie......., mais à quel prix?
Je veux dire, est ce que le fait de devoir informer la société nous donne le droit d'aller voir des personnes qui souffrent, les regarder souffrir et leur poser tout un tas de questions. De quel droit est-ce qu'on se ramène avec nos machines, nos stylos...?
J'ai longuement réfléchi à ce que ces jeunes devaient avoir senti ou pensé en me voyant venir leur poser des questions: "Non mais pour qui elle se prend celle là? Elle nous prend pour des cobayes ou quoi?"... J'ai bien senti que certains n'appréciaient pas trop de me voir.
Mais je sais que d'un autre côté, si les journalistes ne faisaient pas ce genre de choses, ces jeunes vivraient dans des conditions affreuses sans que personnes ne soit au courant et ne daigne veiller à ce qu'ils ne soient pas maltraités.
Alors que faire?


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Commentaires
H
Tu sais, j'ai tant voulu faire ce genre de choses aussi, aller au devant de l'information, chercher ce qui n'est pas dit et surtout le dire, le répéter à tout le monde. Leur dire par exemple qu'y a des gens qui souffrent, qu'y a des incarcérés maltraités; pire qu'y a des associations qui sont là pour sauver des petites vies et qui ne font que les détruire.<br /> Tu sais "carpediem", j'ai aussi assisté à une scène terrifiante au propre sens du terme. jui partie voir une maison de correction à Temara où y avaient des petites gamins. On voyait sur leur visage et autres membres du coreps les sequelles de coups qu'ils recevaient, les bleus dans le crâne à force de violence !! eh bien je peux te dire que j'ai dégueulé après primo parce que ces jeunes me faisaient de la peine et secundo parce que je ne pouvais rien faire pour eux! Et ca c'est le vrai SAW (pas celui que tu peux imaginer dans les fictions qu'on ingurgitent chaque jour) Que faire donc...? Ben bouger, parler, jamais en vain et ne jamais en avoir marre jusqu'au jour ou on aura assez de pouvoir pour faire quelque chose! sinon prier pour eux et pour nous meme! :) <br /> Gros bisoux je sais que je parle trop mais c'est mon coeur qui te parle!! CArpe diem! <br /> Bonne nuit ma chère amie!
CARPE DIEM
  • "Je m'en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément...Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu." H.D.THOREAU
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