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CARPE DIEM
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26 août 2006

"Onze Minutes" by Paulo Coelho

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"Il était une fois un oiseau, doté d'une paire d'ailes parfaites aux plumes étincelantes et aux couleurs merveilleuses. Bref, un animal fait pour voler librement dans le ciel, à la plus grande joie de ceux qui l'observaient.
Un jour, une femme vit cet oiseau et s'en éprit. Elle le regarda voler, bouche bée d'admiration, le coeur battant la chamade, les yeux brillants d'émotion. Il l'invita à l'accompagner, et ils volèrent ensemble en complète harmonie. Elle admirait, vénérait, célébrait l'oiseau.

Mais un jour la femme pensa: "Peut-être aimerait-il découvrir des montagnes lointaines ?" Elle eut peur. Peur de ne plus jamais éprouver cela avec un autre oiseau. Et elle se sentit jalouse -  jalouse du pouvoir de voler de l'oiseau.
Elle se sentit seule.
"Je vais lui tendre un piège, pensa-t-elle. La prochaine fois que l'oiseau apparaîtra, il ne repartira plus."
L'oiseau, qui était lui aussi épris, revint la voir le lendemain. Il tomba dans le piège et fut emprisonné dans une cage.
Chaque jour, la femme le contemplait. Il était l'objet de sa passion, et elle le montrait à ses amies, qui s'exclamaient: "Tu es une personne comblée !"
Cependant, une étrange transformation commença à se produire: comme l'oiseau était à elle et qu'elle n'avait plus besoin de le conquérir, la femme s'en désintéressa. L'animal, qui ne pouvait plus voler ni exprimer le sens de sa vie, dépérissait et perdait son éclat, il enlaidit - et la femme ne lui prêtait plus attention que pour le nourrir et nettoyer sa cage.
Un beau jour, l'oiseau mourut. Elle en fut profondément attristée et ne cessa dès lors de penser à lui. Mais elle ne se souvenait pas de la cage, elle se rappelait seulement le jour où elle l’avait aperçu pour la première fois, volant, heureux, aussi haut que les nuages.

Si elle s'était observée elle-même, elle aurait découvert ce qui l'avait tellement émue chez l'oiseau, c'était sa liberté, l'énergie de ses ailes en mouvement, et non son aspect physique.

Sans l'oiseau, sa vie même perdit son sens, et la mort vint frapper à sa porte.

"Pourquoi es-tu venue?", lui demanda la femme.

"Pour que tu puisses voler de nouveau avec lui dans les cieux", répondit la mort. Si tu l'avais laissé partir et revenir à chaque fois, tu l'aurais aimé et admiré bien davantage; désormais, tu as besoin de moi pour pouvoir le retrouver."

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"Dans toutes les langues du monde existe le même dicton : ce que les yeux ne voient pas, le cœur ne le sent pas. Eh bien, j’affirme qu’il n’est rien de plus faux ; plus on est loin, plus ils sont près du cœur, les sentiments que nous essayons d’étouffer et d’oublier.
Si nous sommes en exil, nous voulons garder le moindre souvenir de nos racines, si nous sommes loin de l’être aimé, chaque personne qui passe dans la rue nous le rappelle."

Extraits de "Onze Minutes" de Paulo Coelho

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Commentaires
C
Ce que j'ai aimé dans ce récit (je n'ai pas encore lu le livre), c'est le fait que Paolo Cohelo laisse au lecteur une porte ouverte à l'interprétation. Que Signifie l'oiseau ?<br /> Est-ce que ça représente l'être aimé ? Dans ce cas, je comprends qu'il ne faut pas le mettre en cage ... mais la phrase "Si tu l'avais laissé partir et revenir à chaque fois, tu l'aurais aimé et admiré bien davantage" que prononce la mort, est-ce une invitation à l'infidélité ? à l'union libre ? :-)<br /> Plus sérieusement, je suis pour le fait que le secret d'un couple bien conservé réside dans la liberté, et l'espace qu'on laisse à l'autre... Chose qui est contradictoire avec les pulsions, et les désirs de possession liés à l'égoïsme ...<br /> Merci pour ce synopsis en tout cas :)
CARPE DIEM
  • "Je m'en allai dans les bois parce que je voulais vivre sans hâte. Je voulais vivre intensément...Mettre en déroute tout ce qui n'était pas la vie, pour ne pas découvrir, à l'heure de ma mort, que je n'avais pas vécu." H.D.THOREAU
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